samedi 22 décembre 2012

Qu'en dirait Maya?

Le 14 décembre, lorsque je pris les nouvelles sur le web, l'image de ces enfants terrorisés sortants de leur petite — si petite —, école me frappa de plein fouet. Seule dans la maison, je m'exclamai : « Pas encore ! » les yeux remplis de larmes. Que cesse l'innommable ! Et je fus aussitôt accablée par cette autre pensée : celle des enfants qui meurent quotidiennement, en Syrie ou ailleurs. Cette école ressemblait trop à celle de nos enfants, le climat, le paysage, les vêtements. Les autres pouvaient être oubliés.
Et après ?
Il y a les tragédies, puis le voyeurisme. Que cesse la mitraille médiatique de ces drames ! Non qu'il ne faille savoir. Mais il y a une telle indécence à faire la Une internationale avec ces événements. Une telle indécence à s'étendre sur ces tragédies. Être témoins, informés, oui. Toutefois, en voyant la nouvelle, tous savaient qu'il y en aurait pour des jours. On a même affecté un policier par famille afin de les protéger de l'invasion... des médias. Et ces médias servent la population, nous ? Tous voyeurs. J'aurais aimé que ces policiers puissent prévenir l'acte.
Lâchement peut-être, j'aurais aussi aimé ne pas l'apprendre ainsi. Pas si brutalement, ou plus tard. Y être préparée, l'avoir entendu par quelqu'un ou sur les ondes avant de voir ces regards d'enfants. Et ceux qui l'ont vécu eux ? Ils n'ont pas eu le temps de rien apprendre, plongés dans la tragédie. Mais cela, c'est une autre histoire.
Puis il faut comprendre les causes, ou la cause. Les armes appartenaient à la mère, assassinée elle aussi.

Une Américaine comme les autres.

Bien sûr, c'est la faute à la mère, encore. Une vieille, très vieille histoire. Elle aimait ses armes et ses enfants, sans doute. Ou le contraire. Elle avait enseigné les armes à son fils, un enfant timide, introverti, semble-t-il. Dans un pays ou la possession d'armes à feu est un droit constitutionnel, elle remplissait son devoir maternel, enseigner à son fils le devenir citoyen. Une mère comme les autres. La psychologie suggère si souvent de trouver des activités valorisantes, d'aider les mâles de l'espèce à prendre assurance selon des modèles de genre. Dans ce cas, ce fut au-delà de toute espérance. Et comme il est parfois difficile pour un fils de couper le cordon, le meurtre de la mère demeure une issue. La symbolique ne lui suffisait pas. La mère assassinée, assassine à ses yeux de son « je » incertain. Le meurtre des enfants dont elle s'occupait va dans ce sens, il lui fallait effacer toutes traces de survivance de sa mère. Des enfants qu'elle aimait trop, peut-être. Une mère qui a aimé de tout son coeur-courage. Celui des femmes.

Avez-vous noté le courage de toutes ces femmes, directrice, psychologue, enseignantes qui ont tenté d'arrêter, de tromper le tireur? Elles ont sacrifié leur vie pour sauver des enfants, des enfants qui n'étaient pas les leurs. Dans ce pays l'on reconnaît le bruit des balles. Je me rappelle d'une autre tuerie — au déroulement différent, il est vrai —, où bien des hommes sont restés traumatisés de leur inaction, la peur ayant été plus forte. Je n'aurais peut-être pas mieux fait qu'eux.

Je salue le courage de ces femmes.

Je déraille. Ne suis pas experte et ne prétends pas expliquer. Je cherche comme tant d'autres une piste de compréhension, s'il peut en exister une. On invoquera la folie, cela est certain, mais toute folie s'inscrit dans une société, ses valeurs. Toute folie meurtrière est expression — explosion — des tensions sociales internes d'une culture.

Maya

Un cycle du calendrier maya s'est achevé hier. C'est peut-être pour cela que j'aborde ces questions maintenant, en dehors de leur immédiate actualité. Selon les Mayas, un cycle serait terminé, un nouveau, un meilleur commencerait. La petite ville s'appelait Newtown. Puissent les allégations mayas se confirmer.


dimanche 2 décembre 2012

Unité 9, une histoire de femmes

Je ne suis pas une grande téléphage, mais quand j'accroche, j'accroche. Une vraie dépendante affective. Je m'attache aux personnages, ne veux rien manquer de ce qui leur arrive, bloque mon agenda, met le répondeur et, si j'avais un cellulaire, l'éteindrais.

Je me demande s'il ne s'agit pas d'une première dans le paysage télévisuel québécois : une histoire de femmes où les personnages principaux et secondaires sont tenus par des femmes (les rôles d'hommes arrivent après, même s'ils sont, pour la plupart, en situation de pouvoir). Le propos est l'histoire de ces femmes, leurs interactions, leur sexualité même. Il est rare que l'on parle de la sexualité des femmes en l'absence de la présence physique des dits hommes. Pas question des mésaventures sexuelles ou amoureuses ici, mais bien de leurs besoins tout courts. Et à une heure de grande écoute, enfin ! Depuis le temps que l'on voit au lit des couples hommes-femmes et que l'on évacue les besoins des femmes, cela fait changement. Mais ce qui est également intéressant, c'est que pour ce faire, on a dû enfermer ces femmes.

mercredi 7 novembre 2012

Salon du livre à Saint-Jean-Port Joli


Le 21e Salon se tiendra les 10 et 11 novembre 2012
Le Salon du livre de la Côte-du-Sud a été fondé en 1991. Il est dirigé par un comité de bénévoles dont l'objectif principal est d'offrir aux auteurs l'opportunité de rencontrer leurs lecteurs chaque automne. Le 21e Salon se tiendra les 10 et
11 novembre 2012 à Saint-Jean-Port-Joli (Capitale culturelle 2005) à la Salle des Bâtisseurs, située au 390, rue Verreault. lire la suite 


J'aurai le plaisir d'y tenir un stand les samedi et dimanche. Quel endroit rêvé puisque le roman Trabouler se déroule dans un village de la Côte-du-Sud !

Au plaisir !


mardi 18 septembre 2012

Ma jeunesse a 60 ans


 Tout remonte d’un coup. Ce rock endiablé que nous avions swigné alors que nous étions tous deux piètres danseurs; ces échappées à trois décidées sur un coup de tête, pour rejoindre le chum de ma cousine dans le nord; ces pleins d’essence faits auprès d’un ami pompiste qui nous en mettait le plus possible pour 2 $, notre fortune du moment; ces trips gelés comme une balle; tout le pot reçu en cadeau de noces oublié quelque part; les partys d’Halloween délirants. Une nostalgie soudaine. Une nostalgie qui fait fi des gouffres financiers et humains vers lesquels nous filions à vive allure. J’avais 20 ans.

Le père de ma fille a eu 60 ans. Gorge nouée. La vieillesse arrive aussi vite que tout ce qui fuit.

lundi 3 septembre 2012

Texte tendre à propos de la mort


29 août 2012 : rentrée scolaire en maternelle 4 ans. Cédrik a eu un bien gros été.

Fin mai, la tante Lise décède. Elle fut exposée, du moins ce qui restait de son être tangible. Premier contact de l'enfant avec un corps, un corps connu. Il n’avait encore que trois ans. Il ne l’avait pourtant pas vu souvent, trois jours de l’An tout au plus. Mémorables : « C’est là qu’en ouvrant la porte il y avait plein de monde? » Et Lise parmi tous ces gens, l’hôtesse, il savait de qui il s’agissait. Arrivé au cercueil, il stoppa net, stupéfait. Au cours de la soirée, il revint souvent. Quand le cousin Antoine, six ans, arriva, il le prit par la main pour lui faire voir. À la fin de la soirée, dans mes bras, je discutais avec mon oncle, le veuf, et mes cousines. Je faisais dos au cercueil, lui regardait par-dessus mon épaule. : « Je comprends : c’est une statue! » Comment expliquer la mort aux enfants? « Oui, c’est comme cela avant de devenir une étoile, tu la préfères comme cela n’est-ce pas? » en me dirigeant vers les chevalets où des montages de photos montrait Lise souriante, vivante. Il acquiesça.

Fin juillet, à la suite d'une leucémie fulgurante, mon père - arrière-grand-père de Cédrik - décède à son tour. Figure bien plus présente cette fois. Le petit avait eu ses quatre ans entre temps. Mon père ne voulait pas être exposé. Sa mère lui avait expliqué que cette fois, c’était allé trop vite, qu’il était déjà une étoile. J’ai rassuré mon petit-fils, lui disant qu’il n’y aurait qu’une photo, pas besoin d’expliquer l’urne quand même. Quoique son fameux cousin s'en chargea, expliquant que leur grand-papa était rapetissé dans celle-ci. Cédrik n'adhéra pas du tout à cette thèse.

Je le pris dans mes bras afin de m’approcher de l'urne, il était craintif. En voyant les fleurs, il s’exclama : « J’aime les rouges! »

À son retour, il décréta que son grand-père était la lune. L'urne métamorphosée en lune, le génie des enfants. Surtout, il lui fallait une représentation aisément repérable.

Le 29 août au soir, après sa première journée d’école, à l’heure du bain, il parlait à sa mère.

-       Grand-papa Bazinet est venu me faire coucou!
-       Ah oui, comment cela?
-       La lune est venue proche deux fois. C’était grand-papa avec sa montre qui brille!

C'est qu'elle était grosse la lune ce soir-là, à son lever. Quasi pleine, particulière ce mois-ci, bleue disait-on. Immense et dodue en émergeant entre deux nuages.

Mon père faisait de la grande séduction avec sa montre, il faisait écouter les tictac aux enfants.

Cédrik profita des soirées suivantes pour présenter son arrière-grand-père à qui passait chez lui.

mardi 28 août 2012

Une fierté n'attend pas l'autre

Après la festive Fierté littéraire de Montréal, voilà que s'amène la Fête Arc-en-ciel (FAEC) de Québec, elle-même précédée du colloque Les méconnues. Le tout du 30 août au 2 septembre. Et j'en serai ! Je le sais, je me répète.

D'abord, j’ai le plaisir de participer à la table ronde intergénérationnelle jeudi soir. Ensuite, j'ai été invitée à titre de MC (maîtresse de cérémonie) lors de la tenue du colloque du vendredi 31 à l'hôtel Pur. La journée se poursuit dans un festif 5@7 au Boudoir, LE cocktail d'ouverture de la FAEC. Finalement, je serai présente avec mon roman, Trabouler, lors de la tenue des journées communautaires, le samedi et le dimanche de 13 heures à 17 heures, le tout en compagnie d'autres auteurs et de moult représentants d'organismes, et artistes de tout acabit.

On s'y voit ?

mardi 14 août 2012

la Fierté littéraire, j'en suis!

je ne pouvais rater ce clin d'oeil au film J'en suis! de Claude Fournier.

C'était la soirée d'ouverture au Sir Montcalm. Soirée d'ouverture et micro-ouvert. Plus d'une cinquantaine de personnes présentes, deux heures de lectures publiques, bouchées et vin. Excellent, et c'est une première ! Que cela sera-t-il quand ce sera un incontournable ? Et ce n'est pas fini.

Trois soirées de rencontres d'auteures et d'auteurs s'en viennent, animées par Denis-Martin Chabot, l'instigateur de l'événement.

Pour ma part, j'aurai le plaisir d'être invitée jeudi soir le 16, avec mon roman Trabouler. Un rendez-vous à ne pas manquer, à 19 heures au Centre communautaire gai et lesbien (CCGL), 2073 rue Plessis, Montréal. De plus, séance de signature samedi, sous la tente du CCGL, dans le cadre de la journée communautaire.

Belle semaine ! J'en suis toute réjouie... pour ne pas dire gaie.
 :o)

http://www.colettebazinet.com/Colette_Bazinet/Trabouler,_roman.html

jeudi 21 juin 2012

Offre de services

Ça y est, je l'annonce formellement. C'est beau dire que l'on est freelance, cela manque de précision. Alors voilà, j'ai mis à jour mon site pour indiquer des domaines de compétences et d'intérêts.
J'aime quand même bien le terme freelance, emprunté à un mélange d'anglais et de français. Je le préfère à pigiste : la pige relève du hasard. Freelance, lui, fait appel au preux chevalier offrant sa lance librement au digne sieur. Ce rapport me semble beaucoup plus bilatéral, un engagement mutuel plus intéressant que d'être choisi ou de choisir au hasard, même si ce dernier peut intervenir dans le premier contact.

Bienvenue!

N.B. preux est un adjectif invariable, chevalière n'est pas le féminin de chevalier et quant à sieur...  Alors je suis preux chevalier offrant ma lance...

samedi 16 juin 2012

parce que la vie doit continuer

Y arriverai-je ? Un nouveau texte est-il une façon d'effacer le précédent ? Mon père est au premier plan, je lui ai d'abord écrit. Écrire encore n'efface rien, je dois m'en convaincre. Oui, ce texte deviendra le plus récent, pour un temps, jusqu'au suivant. Le précédent devenu second restera le premier en moi. C'est en voyage que je l'ai appris. Leucémie myéloïde aiguë, ça ne pardonne pas. La vie ne pardonne pas, pas d'absolution. Même la planète a une fin. Conjurer la mort. C'est l'anniversaire des enfants cette semaine, et la mienne.

Pour ma fête cette année, j'irai le voir, j'irai les voir, maman et lui.

mardi 29 mai 2012

Pendant que tu es là

J’ai le cœur gros, toutefois je n’attendrai pas que ta présence devienne incertaine. Ma tendresse pour toi doit s’exprimer avant que se pointe l’absence. Oui, les mots résonnent bien dans les cathédrales, mais jamais autant que dans les voûtes de mon cœur et du tien, je l’espère.
Tout n’a pas été facile, ce serait illusion. Rien ne l’est jamais de toute façon. Père aimant et exigeant, il m’a fallu pour m’affirmer beaucoup de détermination, héritée de toi elle aussi.
Tu ne comprenais ou n’approuvais pas tous mes choix de vie, pourtant, tu as toujours été non seulement là, mais ouvert et en questionnement, cherchant à saisir par ta grande sensibilité ce que je vivais. Jamais ta loyauté — qualité rare par les temps qui courent — n’a été altérée. Je t’ai vu, entendu questionner et t’émouvoir lorsque tu te laissais saisir de l’intérieur par des réalités auxquelles le Québec des années 30 et 40 ne pouvait te préparer. Tu écoutes les temps qui changent, les gens que tu aimes — et même les autres — tout en te restant fidèle.
Il faut que je te dise merci. Merci pour l’homme de qualité que tu es, le modèle d’authenticité, de rigueur et d’honnêteté intellectuelle, d’ouverture, de sensibilité aux injustices, merci pour ton engagement.
Merci pour ton savoir partagé. Tu ne te rappelles sans doute pas la leçon de réparation d’une crevaison. Ce jour-là, j’avais peut-être 8 ou 9 ans, tu expliquais l’opération à Sylvain dont le vélo avait une crevaison. Ne me sentant pas concernée et voyant déjà cette tâche pour les garçons, je m’apprêtais à partir quand tu m’as interpelée. « Tu as une bicyclette toi aussi, il faut que tu saches! » J’ai su à partir de ce jour que tout m’était permis et possible. Tu aimais enseigner, ouvrir les horizons, faire découvrir, nous apprendre à observer. Lorsque je raconte cet épisode à mes amies, où l’apprentissage technique est sans égard au fait d’être fille ou garçon, plusieurs m’envient.
Et tu m’as emmenée au bout du monde. Pas juste moi, toute la famille. À vous deux, vous transportez les montagnes.
Merci, plus profondément encore, pour ton soutien infaillible dans les périodes difficiles que j’ai vécues comme mère ainsi qu’aux autres moments que tu sais. Merci pour ton appui dans mes projets fous. Merci d’avoir rêvé et tenté de réaliser tes rêves. Merci pour cet amour que tu as partagé avec nous, celui pour maman et celui des enfants et petits-enfants que nous sommes.
J’aimerais que la mort n’existe pas et ne nous sépare pas. Tu partiras, tu me manques déjà, que ferai-je après? Je le sais, la vie - cet accident de la nature - continuera. Tu seras toujours là, dans mon cœur et mes pensées. Tu y as toujours été, pourquoi cela changerait-il?
Mais tu ne veux pas que l’on ne parle que de « ça », tu désires que l’on se parle de vie. Et c’est ce que je souhaite : que chaque jour, que chacune de tes minutes soit remplie de vie et d’amour, que nous partagerons jusqu’au bout.
Papa, je t’aime, je t’aime et je t’aime. Et comme je vous vouvoie, avec un sourire, je vous dis : je vous aime. Vous me reconnaîtrez mieux ainsi.
Et ne vous inquiétez pas, je n’oublie pas maman que j’aime. Je suis là, nous sommes là. Mais aujourd’hui, c’est à vous que je m’adresse.

Je t’embrasse et te serre fort.
Ta fille,
Colette XXX

samedi 5 mai 2012

papier

C'est décidé, j'opte pour le papier. Décidément, les textes brefs appellent la plume plutôt que le clavier.
Je suis installée sous la tente, dans la brume, sans cellulaire pour appeler à la maison, que des courriels. Retour vers le passé. Le fil continu me reliant à la maison est rompu. Le retour en bénéficiera. Belles retrouvailles en perspective ! (je sais, je sais,même si ce n'est que quelques jours) :o)

De la bibliothèque de Provincetown, la vue sur le port est magnifique.

jeudi 3 mai 2012

Si semblables, si étranges

La twilight zone passée, la route devient lisse. Je file à vitesse Kyoto pendant des heures. Une pause s'impose. Le plein, un café, des macarons ! Petits bonheurs. Je regarde les gens. Familiers, tenue vestimentaire, gestuelle, langage corporel. Même le format, rien à voir avec les géants de l'Ouest. C'est quand la physionomie s'anime qu'il faut se méfier. La bouche s'ouvre pour émettre une cacophonie. Des sons sortent en charabia ! Je ne m'y attendais plus, une autre langue. Étrange.

Je reprends la route en compagnie de Joan Baez. À l'approche de Boston, surprise, des véhicules doublent à toute vitesse sur l'accotement. Je verrai une bonne heure plus tard, sur un panneau routier, qu'il s'agit d'une pratique autorisée à certaines heures.

Pause à Sandwich. Pourquoi pas, j'y lunche. Et j'y dormirai. Les pommetiers sont en fleurs.

mercredi 2 mai 2012

Tout vert

Des éclaircies ont parsemé ma route. Me voilà dans une petite auberge à Ayer's Cliff, avec le couchant. En m'éloignant de Québec, les verts tendres clairsemés se sont faits de plus en plus insistants. Le sud est plus fort que la montagne. En route pour Ptown demain, je verrai si c'est avec ou sans escale, selon la fatigue de la conductrice. Deux jours de flotte annoncés, pour un retour au camping sous la tente, hum. À voir.
Par ailleurs, j'ai fait un arrêt chez des amies de Ste-Cathetine de Hatley. J'en suis repartie avec le nom d'une franco-suisse-peintre-lesbienne de Ptown. Petite planète. J'espère avoir l'occasion d'un café.

Ce séjour de ressourcement et d'écriture s'annonce riche.

lundi 30 avril 2012

C'est l'heure. Le SILQ est terminé, pierres et livres rangés, une polémique entamée entre écrivains et direction du Salon. Malgré tout, je pars. C'est l'heure. Il est temps de me remettre à l'écriture. Il y a un projet de roman en gestation. Il attend depuis trop longtemps.
Une des familles du roman y passe ses vacances. Je n'ai jamais vu. Alors je pars pour Ptown.
J'écrirai.

mardi 10 avril 2012

présence au Salon international du livre de Québec

Ça y est, le Salon international du livre de Québec 2012 arrive. J'y cours déposer le roman Trabouler aujourd'hui.

Quand ? J'y serai tous les après-midi + vendredi et samedi soir. Du 11 au 15 avril 2012.
Où ? Au kiosque des écrivains francophones d'Amérique, numéro 827, dans la rangée du fond à droite en entrant.

En espérant que l'on ait l'occasion de se saluer,

Voici l'horaire de mes présences :
mercredi : 13 h à 17 h ;
jeudi : 14 h à 18 h ;
vendredi : 13 h à 17 h et de 18 h 30 à 21 h ;
samedi : 14 h à 17 h et de 18 h 30 à 21 h ;
dimanche : 13 h à 17 h.

Le livre y est en tout temps.

Au plaisir !

mercredi 29 février 2012

encore de la faute aux vieux et aux vieilles

« On va frapper un mur », titrait Le Soleil lundi, à partir d'un récent diagnostic régional demandé par le Conseil de la culture Québec-Chaudière-Appalaches. Mon commentaire porte sur l'article, non sur le rapport que je n'ai pas en main. Ceci dit, c'est encore le spectre du vieillissement de la population qui est brandi.

Il y a complaisance à tout confondre. D'abord, on apprend que la culture se porte bien à Québec. Toutefois, comme il s'agit d'une bonne nouvelle, il va de soi qu'il faut passer à autre chose. L'analyse craindrait le bris de l'envol. Raisons invoquées : d'abord le vieillissement de la population, viennent ensuite le manque de financement privé et le désengagement gouvernemental. Québec aurait le plus faible taux de financement provenant du privé de la province, c'est majeur. Le gouvernement conservateur est d'une totale insensibilité à la culture (et à bien d'autres sujets) et veut y mettre la hache, il ne s'en cache pas. Au provincial, le couperet oscille toujours sous prétexte d'équilibre budgétaire, comme si la culture ne contribuait pas à la vitalité sociale et économique. Alors, comment cela se fait-il que l'on nomme d'abord le soi-disant vieillissement de la population comme facteur de risque pour la culture ? Parce que c'est plus facile de fesser sur une masse informe de population que sur les vrais responsables.

Oui, les boomers sont là... et pour longtemps si l'on se fit à l'espérance de vie. Pas comme fardeau, mais comme contribuables et contributifs, tant à titre de créateurs que de public. On escamote trop souvent que la créativité n'est pas l'apanage de la seule jeunesse. De plus, les notions de vieillesse changent. Les vieux-vieux ont maintenant 80 ans et plus ; je ne l'invente pas. Dans le domaine de la santé, on raffine la notion depuis un moment.

Avoir 50, 60 et même 80 ans n'est pas un problème de société en soi. Ces gens créent, consomment, aident, travaillent, etc. Plus on leur en donnera les moyens, par la reconnaissance sociale, par des conditions matérielles adéquates, mieux le Québec s'en portera. Cela est vrai pour tous les segments de la population.

Certains organismes, notamment en matière de musique classique, rencontrent des problèmes spécifiques. Ils doivent diversifier leur public, par crainte que l'actuel crève. Soit. Diversifier n'est pas que rajeunir, cette dernière n'étant qu'une des voies possibles de la diversification. 

Ce qui menace la culture, c'est l'exclusion, la pauvreté et la précarité, la ghettoïsation de parties de la population, jeunes, vieux, immigrants, Premières nations, gais, lesbiennes, trans, mettez-en. C'est le désengagement privé et gouvernemental.



Pour lire l'article, surligner et faire un clic droit :

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/sur-scene/201202/26/01-4499983-on-va-frapper-un-mur-marc-gourdeau-sur-lavenir-de-la-culture-a-quebec.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&amp ;utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_sur-scene_344_section_POS1

jeudi 12 janvier 2012

les droits des unes protègent les droits de tous

Quelle inquiétante nouvelle : le gouvernement Harper cherche encore une fois à défaire les droits reconnus par la Charte canadienne en refusant de reconnaître le droit d'un couple à divorcer. Un couple de femmes, bien sûr.
Selon le reportage de Sébastien Saint-François au TJ midi (téléjournal midi de Radio-Canada), la raison invoquée par le fédéral est que ces femmes, Américaines, n'auraient pu se marier au Canada puisqu'elles ne pouvaient le faire légitimement dans leur propre pays. C'est là une approche vicieuse qui menace les droits de tous en choisissant des cibles où la majorité ne se sentira pas concernée et des gens qui ne risquent pas de contester en cour. Bien des droits reconnus ici, celui à l'expression par exemple, ne le sont pas partout. Empêche-t-on alors ceux qui viennent d'ailleurs de s'exprimer ? Je reprends ici un extrait de l'article lié à cette chronique (radio-canada.ca).


L'avocat Julius Grey, spécialiste dans la défense des libertés individuelles, abonde dans le même sens.
« Ce genre d'interprétation étroite et mesquine, c'est précisément la façon de rendre caduque la Charte. Ils ne vont jamais l'annuler [...], mais en faisant ce genre de distinctions, on rend la charte sans objet. » — Julius Grey


La Charte protège toutes les citoyennes et tous les citoyens, lui introduire des exceptions c'est la fragiliser, l'invalider. Le fait que ce soit des lesbiennes non-canadiennes qui sont visées n'est pas innocent. La majorité restera silencieuse pour ces femmes... et verra ses droits s'effriter sans mots dire et sans maudire. Tout peuple doit rester vigilant. La montée du nazisme ne s'est pas faite auprès d'un peuple sans ressources et le nazisme fût, avec toutes ses horreurs, avec des stratégies camouflant auprès des citoyens ordinaires les dessous de la tyrannie. Bien présomptueux est celui ou celle qui croit que cela ne peut se reproduire, ici en particulier.  
Il semble que d'autres aspects juridiques des mariages n'aient pas été respectés, par exemple la durée requise de vie au Canada, erreur administrative qui arriverait assez fréquemment. J'insiste, c'est à un couple de lesbiennes qui désirent maintenant divorcer que la machine s'en prend et se met en branle. Ce n'est pas innocent.


Apprendrons-nous aussi par les médias que, tiens, on vient d'abolir tel ou tel droit ?