dimanche 27 janvier 2013

Sans paroles mais non sans mots

Me voilà rendue en un lieu de silence. Quoiqu'il y a un parloir, dont j'userai sans doute. Mais Skype j'éviterai. Ne pas parler avec la maison, les amies, les proches. Tentée d'être avec moi-même, sans plus. Tentée de faire le point avec les morts de 2012, mon père en particulier. Il ne voulait pas mourir. Je ne voulais pas qu'il meure. Mais voilà, nos volontés n'y peuvent pas grand-chose. Ce vide qui rend absurde le passage ici-bas.
Je lis Camus de ce temps-ci, Le premier homme, oeuvre inachevée qu'il avait avec lui lors de l'accident fatal. Il y est tant question de l'intensité de la vie, cela me ramène et me fait du bien. Et une oeuvre en devenir, à toujours inachevée, et cet accès impudique à sa démarche. C'est une sorte de privilège, d'héritage. Une réflexion qu'il permet de poursuivre.
J'apporte du matériel pour écrire. Pas tellement en création comme en réflexion. Des mots commencés lors du cancer que j'ai eu, cahier qui est devenu un cahier de morts. Je n'ai pas eu le temps de m'occuper d'eux tous, surtout les derniers. Des morts que je n'ai pas pris le temps de coucher en mots. Je leur ferai une place dans mon cahier.
Ce sera trop court, je le sais. Ce sera cela. La vie est un acte inachevé, toujours. À moins que ce ne soit la mort.
Je serai sans paroles, dans le silence, mais non sans mots.

Pour quelques jours, j'entre au Monastère.

samedi 12 janvier 2013

recherche et écriture

Les sujets imposés sont une source intarissable de découvertes. C'est formidable ! Les concours offrent ces opportunités, tout comme les contrats de rédaction ou d'animation thématiques. Là, c'est le monde de l'Algérie et de Camus qui m'habitent. Je vais de recherches en révélations, c'est fabuleux ! On croit avoir une idée, une opinion et, encore une fois, on se fait confirmer que l’on ne connaît rien. Enfant, je rêvais d'être une exploratrice, l'écriture m'a offert cette voie.
C'est à L'écrit primal  que je dois cette actuelle incursion. Son invitation m'a permis une plongée dans un monde, dans une humanité qui m'est peu familière. L'histoire des femmes, des enfants et des hommes demeure ce qu'il y a de plus émouvant. Tant de rêves, tant de déceptions. De toutes parts.