mardi 24 juin 2014

Que la route est belle! Pourtant, il pleuvait.

Ma compagne s'est prise d'affection pour les livres audio. Elle vient d'achever Le Liseur, de Bernhard Schlink et s'apprête à le rapporter à la bibliothèque quand nous recevons une invitation. « Accepterais-tu de l'entendre à nouveau ? » Elle acquiesce. Un de ses préférés, affirme-t-elle. Elle lit ces disques compacts.
Ce roman a donné lieu à un film, vu. J'avais adoré. À l'aller, nous écoutons une première heure. Dieue que la littérature est riche !

bande-annonce du film 


Deux journées merveilleuses passées en compagnie d'amies. Au retour de La Baie, nous optons pour la route longue : longer le Saguenay, puis le fleuve. Un détour de cent kilomètres, une soixantaine de minutes ajoutées à l'audition. Sans compter la pause pour diner, celle pour un café ou cette autre pour se dégourdir les jambes. Je demeurerai pudique quant aux autres arrêts. À l'arrivée, nous restons dans la voiture, attentives aux dernières minutes du récit.

Près de quatre heures silencieuses, toute à l'écoute de la honte relatée, de l'horreur, de l'amour, de l'anesthésie, de l'héritage laissée par la génération qui précède. Je n’aime pas avoir lu un ouvrage avant de visionner le film qui en découlera. Je vis toujours une frustration. Au contraire, référer au bouquin après avoir vu sa version cinématographique donne une profondeur et ajoute tant de dimensions à l'histoire et aux personnages ! J'en tire plaisir, émotion et réflexion. Des affirmations paraissent peut-être parfois gratuites, les mots, jamais. Plus je lis, plus j'écoute, plus j'aime les mots sous toutes leurs formes. 

Ainsi, en avril dernier, dans le cadre de la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur j'ai exploré le spectacle littéraire. Peut-être le terme est-il trop fort. Une lecture en musique ? Pas un texte intégral, non, des extraits de Trabouler. Manon l'accordéon a créé une trame originale et nous nous sommes produites. Je voulais sortir le texte de ses lieux usuels, rejoindre des gens là où ils travaillent, sur leur heure de diner… et d’autres dans la résidence où la perte d'autonomie les confine. 

Trabouler en musique était né.



Pratique avec Manon Hamel  C&C, 2014













© Colette Bazinet, 2014