vendredi 30 janvier 2015

2015, des résolutions

   Chaque année, je me fixe des objectifs. Pas pour m'ennuyer. Pour me stimuler, me pousser un peu en avant. Se pousser, me direz-vous ? Encore ? Pourtant oui. Pas question ici de produire sans cesse et toujours davantage. Simplement, éviter de déprimer en sombrant dans le néant. Entre la vacuité et la surproduction, il y a la vie. Me donner des buts m'aide à être dedans, la vie. Certains me croient contemplative, voire hautement spirituelle. En réalité, je risque la chute en mode neurovégétatif passif et cherche à ne pas trop débrancher. Me fouetter m'énergise, comme une belle journée le nez dans l'air frais à pelleter des nuages de neige.
   Je ne les réalise pas toutes ces résolutions et, de plus, ce n'est pas grave. Parmi celles-ci, certaines concernent strictement le plaisir. Elles non plus ne se concrétisent pas toutes, mon côté travailleuse compulsive prend parfois le dessus. Toutefois, je refuse la culpabilité, luxe inutile.
   En 2014, par exemple, parmi mes objectifs se rencontraient: alimenter vingt fois ce blogue — je l'ai fait 19 — et terminer la réécriture d'un roman en chantier pour lequel, initialement, aucune échéance n’était bloquée. Le 3 janvier 2015, la réécriture était complétée, je pouvais entrer en mode révision.
   Alors en 2015, je tenterai mes 20 rencontres sur ce blogue et je souhaiterais achever la rédaction de ce roman afin de le soumettre à des éditeurs. Voilà, c'est dit.

et je continuerai à pratiquer le ukulélé, et j'apprendrai à utiliser ma machine à coudre, et je partirai en voilier, et j'aimerai, et j'aimerai.




© Colette Bazinet 

samedi 10 janvier 2015

Le courage des croyants



Hier soir, après le téléjournal, Radio-Canada diffusait le documentaire de Daniel Leconte C'est dur d'être aimé par des cons, tourné lors du procès contre Charlie Hebdo en 2007. À voir. 
Ce que j'ai le goût de retenir de l'équipe de cet hebdomadaire, c'est leur amour de la liberté et la conscience de son prix. La foi de ces athées affirmés retentit au-delà des frontières. Bien sûr, l’athéisme n'est pas nécessaire pour croire en l'humanisme, mais je crois que leur inébranlable conviction nous invite tous à une introspection. Pour ma part, j'aimerais avoir leur courage, mais trop souvent la peur l'emporte. Et quand je vois que des médias nationaux comme BBC ont décidé de ne pas diffuser les caricatures controversées (n'est-ce pas le rôle d'une caricature?), je m'inquiète non seulement de mon courage, mais de celui du pays que j'habite.

Je ne sais pas pourquoi reproduire l'image du prophète est proscrit. À ce que j'ai lu, l'interdiction ne relève pas du Coran. Et si cela relève de l'époque de Mahomet, peut-être ne voulait-il tout simplement pas être déifié. Dans les religions monothéistes, ce sont habituellement les représentations de dieu qui sont interdites, afin de ne pas idolâtrer les représentations. Ici, l'effet contraire s'est produit, du moins pour les terroristes qui ont manipulé ce tout pour la rendre conforme à leur vision. Tout cela me laisse perplexe. Toujours est-il qu'au début, le terrorisme me faisait vivre de l'impuissance.

Aujourd'hui, l'attaque contre l'équipe de Charlie Hebdo me ramène à la fierté de mes idéaux de liberté, d'égalité, de sororité et de fraternité. Que les gens qui se réclament des idéologies extrêmes et violentes, de l'intégrisme musulman ou du fondamentalisme chrétien se le tiennent pour dit. La terreur et la violence n'auront pas gain de cause ni sur la plume libre ni sur le vivre sain. Même pour le Nigéria, je garde espoir, les populations continuent avec courage de réclamer leurs filles. Qu'on les soutienne, concrètement! J'y crois.




© Colette Bazinet, 2015