samedi 10 janvier 2015

Le courage des croyants



Hier soir, après le téléjournal, Radio-Canada diffusait le documentaire de Daniel Leconte C'est dur d'être aimé par des cons, tourné lors du procès contre Charlie Hebdo en 2007. À voir. 
Ce que j'ai le goût de retenir de l'équipe de cet hebdomadaire, c'est leur amour de la liberté et la conscience de son prix. La foi de ces athées affirmés retentit au-delà des frontières. Bien sûr, l’athéisme n'est pas nécessaire pour croire en l'humanisme, mais je crois que leur inébranlable conviction nous invite tous à une introspection. Pour ma part, j'aimerais avoir leur courage, mais trop souvent la peur l'emporte. Et quand je vois que des médias nationaux comme BBC ont décidé de ne pas diffuser les caricatures controversées (n'est-ce pas le rôle d'une caricature?), je m'inquiète non seulement de mon courage, mais de celui du pays que j'habite.

Je ne sais pas pourquoi reproduire l'image du prophète est proscrit. À ce que j'ai lu, l'interdiction ne relève pas du Coran. Et si cela relève de l'époque de Mahomet, peut-être ne voulait-il tout simplement pas être déifié. Dans les religions monothéistes, ce sont habituellement les représentations de dieu qui sont interdites, afin de ne pas idolâtrer les représentations. Ici, l'effet contraire s'est produit, du moins pour les terroristes qui ont manipulé ce tout pour la rendre conforme à leur vision. Tout cela me laisse perplexe. Toujours est-il qu'au début, le terrorisme me faisait vivre de l'impuissance.

Aujourd'hui, l'attaque contre l'équipe de Charlie Hebdo me ramène à la fierté de mes idéaux de liberté, d'égalité, de sororité et de fraternité. Que les gens qui se réclament des idéologies extrêmes et violentes, de l'intégrisme musulman ou du fondamentalisme chrétien se le tiennent pour dit. La terreur et la violence n'auront pas gain de cause ni sur la plume libre ni sur le vivre sain. Même pour le Nigéria, je garde espoir, les populations continuent avec courage de réclamer leurs filles. Qu'on les soutienne, concrètement! J'y crois.




© Colette Bazinet, 2015

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