mercredi 31 juillet 2013

Le paradoxe urbain

La vie sur le voilier s'avère fort active et grégaire. Arrivées, départs, aides à l'accostage. Plus souvent dehors qu'à l'intérieur, donc à croiser les autres plaisanciers. Et le vent, le vent qui épuise.
Placotages : un voileux, cycliste à ses heures, a été victime d'un étrange accident : une perte de conscience en circulant qui a entraîné une chute avec blessures, une évidence ! Et en soirée, une dame, en vélo elle aussi, plonge de plus de trois mètres dans les roches en bas du quai public. Maladresse en s'arrêtant. Ambulance, difficultés à la monter sur civière de l'enrochement riverain, sa petite fille tout inquiète sanglote.
La nuit s'installe. En pyjama, je sors dans le cockpit finaliser des détails avant de me coucher. Voilà que mon voisin de quai émerge de son bateau — je le croyais parti en ville. Il l'était. Il a reçu un appel d'une amie en pleine tentative de suicide, est arrivé à temps, médicaments, lacérations, ambulance encore... et nettoyage du sang : « Je ne voulais pas laisser cela dans cet état, pour les enfants (adultes) ». Je vêts un polar et des bas de laine afin de m'asseoir et l'écouter un moment.
Intense cette vie. Il me faut du calme et la semaine s’annonce pluvieuse.
Je rentre en ville me reposer un peu d'Éole et du reste, retrouver un peu de solitude, vaquer. Loin de la nature, dans mon appartement tout à fait urbain.





©Colette Bazinet, 2013



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