Dimanche le 10 novembre 2013. Le Salon du livre de la Côte-du-Sud ferme ses portes à 16 heures 30. Moins d'achalandage que l'an
dernier, mais toujours aussi chaleureux. Chargées de boîtes et de matériel,
nous apportons le tout dans la voiture déjà pleine de nos bagages. Nous avons
logé chez une de mes cousines qui nous avait prêté sa coquette ancestrale. Pour
être dans le ton, nous n'avions ni Internet, ni télévision. Longues soirées à placoter
dans la pénombre. Et sans nouvelles de la météo. La nuit est tombée, il a plu.
Là, quelques flocons se pointent. Embarquement!
Sitôt sur la 20, les flocons
virent en giboulée. La route est occultée par la lumière des phares qui
frappent cet immense réflecteur. La neige fonce sur nous, des sapins alourdis
de blanc longent le chemin, une épandeuse répand son sel dans une bretelle, les
panneaux routiers se dérobent illisibles sous la neige mouillante qui s'y
colle, une gratte progresse tous feux allumés dans la voie de gauche. Crispée
au volant, je ralentis à moins de 80 km/h, même en ligne droite.
Cette même distance, Saint-Jean-Port-Joli — Québec, naviguée en huit heures lors
de mon premier solitaire il y a quelques semaines à peine, est plus éprouvante
par voie de terre (et de slotch!).
Casse-gueule. Je roule avec
mes pneus d'été.
Mon rendez-vous au garage est
pourtant pris depuis une quinzaine. Vouloir prévenir ne suffit pas à conjurer
le temps. Ah! que la route est longue longue longue, que la route est longue
longue longue, dit la chanson. Je passe Berthier. J'arrive.
© ColetteBazinet, 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire